Quelques fatwas relatives au tayammum

Une personne hospitalisée et incapable de faire les ablutions a procédé au tayammum, en frappant seulement ses mains sur le tapis. Sa prière est-elle valable ?

Le malade doit faire les ablutions pour la prière s’il en a la possibilité. Mais s'il est incapable de faire les ablutions, il doit recourir à la terre pure poussiéreuse pour faire le tayammum, s’il peut en trouver. S’il ne peut pas en trouver, il peut alors procéder au tayammum en frappant ses mains sur le pavé s'il est poussiéreux, ou sur n’importe quel endroit de son lit qui est poussiéreux. Si aucun endroit de son lit n’est poussiéreux, il utilisera la partie de la terre la plus proche de lui ou celle qu’il a à sa portée ou n’importe quelle chose en contact avec le sol, car Allah ( s) dit : “Craignez Allah donc, autant que vous pouvez.” At-Taghâbun “Nul ne doit supporter plus que ses moyens.” Al-Baqarah

Une personne ayant au bras une plaie que l’eau ne touche pas, a l’habitude lorsqu’elle fait ses ablutions de procéder au tayammum pour son bras blessé. Cette fois-ci, cette personne a fait ses ablutions et a oublié le tayammum pour son bras blessé, puis s’est mise à prier. Elle s’en est ensuite rappelée pendant la prière, et a fait le tayammum pour ce bras-là, puis a continué sa prière sans toutefois l’interrompre, cette prière est-elle nulle ou valide?

Lorsqu’une personne est blessée à un endroit qui nécessite d'être lavé pendant les ablutions, si elle ne peut pas laver cet endroit ni y passer la main mouillée de peur que sa blessure ne s'aggrave ou que sa guérison ne soit retardée, elle doit recourir au tayammum. Celui qui fait les ablutions et laisse l’endroit de la blessure, puis se met à prier avant de se rappeler au cours de la prière qu’il n’a pas fait le tayammum , doit faire ce tayammum et refaire la prière entièrement, car ce qu’il a accompli avant le tayammum n'est pas valide, y compris le premier takbîr. À l’origine même, il ne devrait pas se mettre à prier dans cet état-là, car la purification est l’une des conditions sans lesquelles la prière ne saurait être acceptée, et les ablutions quant à elles ne sauraient être valides tant qu’un endroit nécessitant d’être lavé pendant les ablutions n’est pas lavé, ni essuyé. En effet, il est rapporté que le prophète ( s) ayant vu un homme avec à son pied un endroit à la dimension d’un dirham que l’eau n’avait pas touché, lui ordonna de refaire ses ablutions. Puis lorsqu’il a été impossible pour ce blessé sur qui porte la question, de laver cette partie ou de l’essuyer, il doit passer au substitut des ablutions, c'est-à-dire le tayammum, comme nous pouvons le comprendre du sens général de cette parole d’Allah ( s) : “Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. Allah, en vérité est Indulgent et Pardonneur.” An-Nissâ’

Cet avis est également corroboré par le récit de cet homme qui fut blessé à la tête, car dans la version rapportée par Ibn Mâjah d'après Ibn ‘Abbâs ( s), le messager d’Allah ( s) dit ceci à son propos : “Il aurait dû laver tout son corps en laissant sa tête où il y avait une blessure et dans une autre rapportée par Abû Dâwûd d’après Jâbir ( s), le Messager ( s) dit : Il lui suffisait de recourir au tayammum . Ainsi si la personne concernée n’a pas encore refait la prière en question, elle doit la refaire.”

La manière de se purifier pour un malade

Il incombe au malade de se purifier avec de l’eau, en procédant aux ablutions pour l’impureté mineure, et au bain rituel pour l’impureté majeure.

S’il ne peut pas se purifier avec de l’eau parce qu’il en est incapable ou parce qu’il a peur que sa maladie ne s’aggrave ou que sa guérison ne soit retardée, ou parce qu’il a peur d’augmenter la douleur, il peut alors avoir recours au tayammum.

S’il ne peut pas se purifier lui-même, alors une autre personne peut l'aider à faire les ablutions ou le tayammum.

S’il y a une blessure sur l’un de ses membres nécessitant d’être lavés, le malade devra laver le membre avec de l’eau. Mais si l’eau a un effet indésirable sur la plaie, il peut simplement essuyer cette dernière de sa main mouillée. Si même le fait d'essuyer sa plaie s'avère néfaste pour cette personne, il procède au tayammum pour ce membre non lavé

Si l’un des membres du malade est fracturé et porte un bandage ou du plâtre, il se contente de l’essuyer à l’aide de sa main mouillée au lieu de le laver, et n’a pas besoin dans ce cas d’avoir recours au tayammum, car l’essuyage remplace le lavage.

  • Il est permis à un malade de procéder au tayammum en frappant ses paumes de mains sur le mur, ou sur n’importe quelle autre surface pure et poussiéreuse. Si le mur est recouvert de quelque chose qui n’est pas de la même nature que la terre comme par exemple la peinture, il ne doit utiliser cette surface pour le tayammum que si elle est poussiéreuse.
  • Si le malade ne peut pas faire le tayammum sur le sol même, ni sur le mur, ni sur une autre surface sur laquelle il y a de la poussière, il n’y a pas de mal à ce qu'il utilise de la poussière mise dans un récipient ou dans un mouchoir.
  • Si après avoir procédé au tayammum pour une prière quelconque le malade garde son état de pureté jusqu’à l’heure d’une autre prière, il peut faire la prière de l’heure avec son premier tayammum sans avoir besoin de le recommencer, car il est encore dans un état de pureté, et ce si rien n’a annulé cet état de pureté.
  • Le malade doit débarrasser son corps des impuretés. S’il ne peut le faire, qu’il prie dans son état ; sa prière sera valide, et il n’aura pas à la refaire.
  • Le malade doit faire la prière dans des habits purs. Si ses habits sont atteints par une impureté quelconque, il doit les nettoyer ou les remplacer par d'autres qui sont purs. Mais s'il est incapable de changer ses habits impurs, il peut prier dans l’état dans lequel il se trouve ; sa prière sera valide, et il n’aura pas à la refaire.
  • Le malade doit prier sur une surface pure. Aussi, si l’endroit où il prie est souillé, il doit le nettoyer, ou le remplacer par une surface pure, ou encore étendre dessus ce qui est pur. S’il ne peut rien de tout cela, il peut prier dans cet état ; sa prière sera alors valide, et il n’aura pas à la refaire.
  • Le malade n’a pas le droit de retarder une prière pour la prier après son heure, sous prétexte d’être dans l’impossibilité de se purifier. Qu’il se purifie plutôt autant qu’il peut, afin d’accomplir la prière à son heure, même s'il y a sur son corps, son habit ou l'endroit de la prière une impureté dont il est incapable de se débarrasser.
  • Le malade qui souffre de l’énurésie et ne trouve pas de guérison après le traitement, doit faire les ablutions pour chaque prière quand son heure arrive, laver les impuretés sur son corps, et mettre pour la prière des habits purifiés s'il en est capable. Mais s'il en est incapable, cela lui sera pardonné, car Allah ( s) dit : “Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion.” Al-Hajj “Allah veut, pour vous, la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous.” Al-Baqarah
  • Le Messager ( s) quant à lui dit dans un hadith : “Lorsque je vous ordonne une chose, faites-la autant que vous le pouvez.” Al-Hajj
    Toutefois, le malade doit prendre des précautions afin que les urines ne puissent pas se propager sur ses habits, sur son corps ou sur l’endroit où il accomplit sa prière.